Thomas Fersen : " C'est tout ce qu'il me reste " et c'est déjà beaucoup !
Avec ses plus de 30 ans de carrière et un univers poétique et décalé qui n'appartient qu'à lui, les inconditionnels de l’univers de Thomas Fersen n'ont pas été dépaysés par ce 11e album, et le second autoproduit depuis qu'il a quitté son label habituel ( Tot ou Tard) voilà trois ans .
Thomas Fersen a construit depuis le début des années 90 une œuvre singulière et personnelle qui occupe une place à part dans la chanson française.
Sorti le 27 septembre dernier, cet album " C'est tout ce qu'il me reste " est plus que jamais situé à part, tout aussi impertinent et barré que d’habitude et s'affranchit plus que jamais des dictats du marketting traditionnel .
Ce nouvel album dresse le portrait d'un huberlulu attachant et paumé, mais fidèle à sa ligne de conduite : foin de gravité ou de sérieux et vive la légereté et la fantaisie .
De sa voix faussement nonchalante et joliment brisée, mélancolique et riante à la fois, Thomas Fersen porte bien ses oripeaux habituels, et façonne peu ou prou le même personnage depuis ses débuts.
Son ( anti ) héros: un grand enfant qui aurait le syndrome de Peter Pan, qui était toujours dans la peau d'un adolescent de troisième amoureux d'une terminale (Les Vieilles) d'un lycéen qui joue le vantard auprès de sa conquête (Mes parents sont pas là) ou d'un puceau de 40 ans qui tient à sa virginité et à son slip ( c'est "Tout ce qu’il reste et ses références implicites à 40 ans", toujours puceau de Judd Apatow. ).
Une poésie enfantine et nostalgique, une poésie de ces petits riens à la manière d'unDelerm mais plus conteur et poète que photographe et cinéaste de l'ame que Vincent Delerm. Comme Delerm , Fersten n'assène rien, il préfère suggérer, faire appel à l’imagination de l'auditeur.
Les instruments acoustiques comme le ukulélé, le banjo- très présent- ou l'accordéon accompagnent ses poésies bucoliques sur l'enfance et l'adolescence dans lequel le bestiaire- poux, lapin, singe et batraciens- cher à l'auteur compositeur inteprète est toujours présent.
On y croise même au détour du disque des zombies au détour d'un cimetière, mais franchement sympa les zombies, plus proche d'un univers à la Boris Vian que de ceux de Romero. Un univers à la fois impertinent et drôle qu'on vous recommande totalement en ces longs soirs d'hiver .
Thomas Fersen - "C'est tout ce qu'il me reste" (Bucéphale) - sortie le 27 septembre
Tracklist :
01. Les vieilles
02. C’est tout ce qu’il me reste
03. Les Zombies Du Cimetière
04. La Mare
05. Envie De Ne Rien Faire
06. Mange Mes Poux
07. Le Vrai Problème
08. Mes Parents Sont Pas Là
09. King Kong
10. Richelieus
NB : La Fnac Lyon Bellecour va recevoir ce mercredi Thomas Fersen en mini-concert à l'occasion de la sortie de son nouvel album "C'est tout ce qu'il me reste" !
Lyon Bellecour Mercredi 4 décembre 2019 à 17h30
