[CRITIQUE] PARTIR UN JOUR de Amélie Bonnin : s'en aller sans se retourner

Brisant une ancienne tradition, le Festival de Cannes a osé ouvrir les festivités avec un premier film : « Partir un jour"d’Amélie Bonnin.
La jeune cinéaste faisait il ya quelques années avec son premier court métrage de fiction ce qu'on peut appeler un coup : un film de vingt-cinq minutes récompensé à peu près partout y compris aux césars, que tout le monde voulait voir.
Ce premier long-métrage d’Amélie Bonnin est le miroir inversé du court puisque Bastien Bouillon (La Nuit du 12) y incarne un écrivain qui revient au pays et Juliette Armanet son ex-petite amie qui n’en est jamais partie.

Le film reprend, au détour d'un dialogue, des grands tubes des années quatre-vingt-dix comme Partir un jour des 2Be3 ou Bye bye de Ménélik : Il y avait dès le départ l'idée d'un film peuplé de chansons qui évoqueraient des souvenirs comme des marqueurs d'une époque.
L’occasion d’un voyage dans le temps où les souvenirs de Ces soirées-là refont surface au son de chansons françaises interprétées par les acteurs, et revisitées par des musiciens comme P.R2B, Keren Ann ou Thomas Krameyer.
On aurait tort de voir en Partir un jour un héritier d'On connaît la chanson.
À la différence d'une comédie musicale classique, les comédiens chantent ces chansons en "live". Elles s'intègrent alors parfaitement au récit et raisonnent comme de véritables dialogues entre les personnages.
L'on pourra toujours regretter les choix parfois trop convenus et trop populaires pour être surpris par ce qu'ils dévoilent des sentiments des personnages, mais certaines séquences- Paroles paroles dans le camping car, cécile ma fille chanté par Francois Rollin dans la cuisine de son restaurant- distillent une vraie émotion..

De beaux atours cinématographiques qui atteignent un paroxysme dans la reprise finale de la chanson éponyme du jadis ringard mais désormais hype boys bannd 2b3 avec de beaux arrangements qui habillent la voix de Juliette Armanet et en soulignent l’optimisme au cœur serré. «Partir un jour sans bagages / Oublier ton image / Sans se retourner / Ne pas regretter / Penser à demain, recommencer» : c’est l’hymne des adultes qui gardent en eux la petite flamme d’une histoire d’adolescence et qui ponctuent ce joli film doux amer qui avait ouvert le festival de Cannes de manière modeste mais assurément jolie.
Partir un jour d'’Amélie Bonnin
En salles actuellement