Critique d'album Tout peut durer : Victor Solf ose la langue de Molière pour s'approcher de l'intime
Un nouveau chapitre s’ouvre pour l’artiste franco-allemand Victor Solf. Après ses débuts avec The Popopopops et le succès mondial de Her, il se lance dans une carrière solo.
Son album « Tout Peut Durer », est sorti ce 24 janvier. Un disque intime et épuré, puissant et intemporel.
Et aussi un tournant pour l’artiste qui s’oriente vers une musique plus intime et personnelle, aux sonorités soul, gospel et R&B.
Cet opus marque un changement dans la carrière de l’artiste, qui choisit pour la première fois de chanter entièrement en français, offrant une facette inédite à ses compositions.
Depuis l’adolescence, Victor Solf, né à Düsseldorf et bilingue franco-allemand, avait décidé que sa première langue en musique devait être l'anglais.
Ça serait l'arme fatale pour accomplir son immense rêve de pop puis de soul chantée, pensée et jouée sans accent.
Avec The Popopopops, le duo Her puis en solo, l’anglais devint un dogme, qui étouffa toute tentative de texte en français.
Mais difficile de se dissimuler éternellement derrière des tournures empruntées à des disques pour livrer ses sentiments, pour dévoiler son intimité, ses failles, et pour aborder la gravité.
Victo ra eu besoin de plus de concision, de précision et a pressenti que le français pouvait lui offrir ce que l’anglais aurait certainement plus laisser planer en surface.
Mais comment chanter en français quand on a grandi au strict régime anglo-saxon ? Victor prend alors conseil auprès de paroliers ayant eux-même réglé cette énigme mais c’est avec Vincha que survient le déclic.
Vincha est décidemment la bonne fée de tous les artistes francophones en difficulté puisque Sylvain Duthu nous expliquait il y a quelques jours il lui avait changé aussi a façon d'écrire et de composer.

Concernant Victor, Cette rencontre et cette soudaine complicité donna corps à Tout peut durer.
L'osmose est totale, elle s'accompagne en plus d'une fièvre de tous les instants, qui se manifeste par des allers-retours pointilleux, compulsifs. Avec son écriture rythmique, issue du rap, Vincha se révèle le partenaire rêvé : il signe huit des textes de l'album.
Pour la première fois, Victor Solf s’empare donc du français. pour le plus grand plaisir du chroniqueur de Baz'art : « J’ai senti que ça serait un grand challenge pour moi, ça me sortait de ma zone de confort et c’est important, ce qui m’est trop facile ne m’intéresse pas. Quand je sais que je vais travailler pendant un an sur une dizaine de chansons, il y a intérêt à ce que cela me bouleverse et me transporte ! »

Mais qui DIT chanter en français ne veut pas forcément dire quitter le lyrisme de la soul et rester sur de l'épure et du minimalisme,
les choristes, ajoutent textures, harmonies et ferveur dans une bacchanale gospel.
Pareillement guidés par l'excellence, des cuivres arrangés par Fred Pallem poussent les arrangement vers la fièvre.
S’il chante de la soul, il est hors de question ici de se plier aux cahiers des charges immuables du genre. . ce formidable "Tout Peut Durer" s’il respecte la tradition se révèle moderne et jamais éiste.
Tout peut durer et Que le cœur, révélés en éclaireurs de l'album, confirment la complexité et pourtant la simplicité de cette musique : entre mélancolie intimiste et liesse collective, ces deux chansons résument bien l'espace et le spectre illimités d'une écriture totalement affranchie.
Ainsi Victor Solf s'abandonne à l'ivresse du chant comme un preacher des temps modernes.
On imagine déjà les transes torrides que les morceaux de l'album pourront bien provoquer sur scène.
Et ca tombe bien Victor a prévu une grande tournée qui era notamment par la cigale
Victor Solf Tout peut durer (Glory Box Music) 2025