Récemment,  on a parlé dans les journées de  l’expulsion du squat de La Croix-Rousse , installé depuis septembre 2018 dans l’ancien collège Maurice-Scève, situé à 10 minutes de notre domicile.

Mais le squat a également fait la une de l'actualité d'une manière plus légère et positive avec la mise en avant d'un clip qui s'y déroule: c'est  celui d'Obi, demandeur d’asile nigérian, qui y a vécu pendant plus d'un an.

 Obi, né Obinna Igwe au Nigéria, a quitté son pays natal en 2010, un pays rongé par la violence, la misère et la guerre et s'est retrouvé dans un périple qui l'a amené du Mali en Italie en ant par l'Espagne, un qutodien de sans papiers depuis 10 ans, en proie aux expulsions et à la précarité, avant d'arrier sur Lyon à 30 ans és .

Dans ce squat où il vit en compagnie d’autres migrants africains; Obi va trouver de quoi se construire un studio de fortune  avec un petit ordinateur qu'il ne quittera jamais et  il parvient à composer ses premiers flows .

Le destin lui fera croiser le chemin de  Cédric de La Chapelle, musicien et comédien de Lyon qui, avec sa compagnie , « le théâtre du désordre des esprits », monte un projet artistique avec les habitants du squat de la Croix-Rousse et dont la rencontre avec Obi sonnera comme une évidence. Un projet musical de collaboration entre les deux artistes va ainsi vite se mettre en place. 

Ensuite, le premier single  "Slave We" et le clip  qui l'accompagne est tourné rapidement, quelques temps avant l'expulsion du squat.

On y voit Obi déambuler  au sein de ce squat  qui devient un lieu de tournage brut et parlant, qu’il n’a pas choisi par hasard.

«Pour le clip, on a tout improvisé, rien n’est calculé, tout est vrai. On voit descompagnons du squat à la fin du clip. C’est bien, qu’on les voit aussi. On est invisible quand on vit dans un squat. Parfois, ça fait du bien d’être vu. 

  « Slave We » est un titre à forte consonnance hip-hop qui raconte l’errance des migrants et l’espoir,  et qui prouve  surtout qu' OBI trouve dans la musique un bel exutoire  .

"Nous sommes des esclaves dans la ville, car nous ne sommes pas libres, nousne possédons rien, pas même le droit de circuler. Les regards qu’on nous portesont durs, nous sommes à la merci du destin. Cependant nous gardons espoir etfoi en une liberté possible. Nous prions beaucoup.  Slave We”.» 

"Slave We " est le premier extrait d'un album qu'Obi a composé et enregistré chez Sony Music et qui devrait sortir en début 2021; un mélange de rap, soul, reggae, hip-hop, dancehall qui résume parfaitement la diversité de son parcours et ses origines .

Pas de plan de carrière prédefini pour Obi qui savoure l'instant présent et le fait qu'il puisse partager sa musique au plus grand nombre mais un artiste au parcours singulier et qu'on ne pourra que suivre, et pas seulement car il a vécu si proche de nous ces derniers temps...