Pablo Escobar de l'intime à l'infame
Pablo Escobar n'en finit pas de fasciner les cinéastes du monde entier: l'un des plus grand narcotrafiquant de notre époque est devenu qu'on le veuille ou non, une sorte de star mondiale que la télé (la série Narcos par exemple ) ou l'opinion publique aurait tendance à sacraliser .
Le long-métrage sorti au cinéma le 18 AVRIL 2018 est basé sur l'ouvrage de la journaliste Virginia Vallejo qui eut une relation avec celui qu'on surnommait El Patrón."Pablo je t’aime, Escobar je te hais" ( paru aux édiions J’ai lu).
Le parcours d'Escobar est donc raconté du point de vue de sa maîtresse, la journaliste Virginia Vallejo et c’est donc le personnage de Penélope Cruz qui raconte l'empire d'Escobar.
Il a en effet été sujet à plusieurs adaptations à l'écran notamment sur la plateforme Netflix, avec la série "Narcos" qui a rencontré un succès retentissant dès sa diffusion en 2015. L'histoire de ce trafiquant de drogue, l'un des plus connus au monde, est une nouvelle fois adaptée sur grand écran par l'espagnol Fernando León de Aranoa.
Présenté à la dernière Mostra de Venise, ESCOBAR tente d'aller à l'encontre de cette sanctification généralisée et tente de nous montrer une personnalité vraiment complexe et contradictoire de celui qui fut incontestablement un des plus grands criminels de l’histoire.
"Escobar" est un film qui baigne dans l'opulence le spectaculaire, parfois certes à la limite de l'outrancier.
Le récit s'appuie sur une progression narrative efficace toute hollywoodienne, les séquences spectaculaires s'enchaînent vite , quitte à s'éloigner de la vréacité des faits ( qu'on voit notamment dans le livre de Vallejo) pour montrer à quel point le personnage principal dépeint dans le film est prêt à tous les excès pour satisfaire sa soif de puissance.
Quand Virginia rencontre Pablo Escobar en 1983, c’est le coup de foudre. Au fil du temps, Vallejo voit s’étendre sous ses yeux un réseau criminel qui a perduré jusqu’à la mort d’Escobar en 1993 à travers un récit intime qui nous guide à travers les nuances du légendaire baron de la drogue qui a marqué à jamais l’histoire de la Colombie.
L'histoire est portée à l'écran par le couple à la ville, Javier Bardem et Penélope Cruz et retranscrit bien la violence et la brutalité.
Le film baigne dans une atmosphère poisseuse assez immersive, appuyée par une mise en scène efficace.
Il est juste dommage que les personnages parlent anglais tout le temps. et jamais dans leur langue natale, superproduction internationale oblige, ce qui rend certaines séquences peu crédibles, mais sinon cet "Escobar" version cinéma 2018 est suffisamment efficace et rythmé pour convaincre largement.