Depuis les premières mythologies jusqu'au dernier Harry Potter le thème de la magie semble être ressource fictionnelle intarissable depuis plusieurs siècles. Mais, soyons honnêtes, elle est aussi omniprésente dans le quotidien de nos aïeux... et les nôtres... Que celui qui n'a jamais croisé les doigts, lu son horoscope ou évité de er sous une échelle jette la première amulette !

Des superstitions les plus banales, aux pratiques les plus obscures, l'exposition « J'y crois, j'y crois pas » en ce moment au Musée de Bretagne à Rennes fait le tour de cette immémorable inclination humaine. Et quel meilleur endroit que la Bretagne pour l'illustrer ? L'exposition réunit une diversité de pièces et de s (images, textes, objets, vidéos, enregistrements sonores) pour composer un parcours à la fois documenté et ludique, dans une scénographie soignée, adressée aux petits comme aux grands.

Bien que la plupart des pratiques nous soient connues, leur présentation ici permet d'en saisir l'étendue (géographique, mais aussi de forme, d'origine) et de montrer combien ce pan, souvent tabou, est un excellent révélateur des sociétés qu'il traverse. Loin du manichéisme, ces croyances, interdites ou tolérées, nous apprennent beaucoup du rapport qu'entretiennent l'homme et sa conscience au bien et au mal (magie blanche, ou magie noire?)

Ainsi, sorcellerie et religion font plus ou moins bon ménage : selon les régions, les pratiques et les époques on crie au blasphème ou au miracle ! Cherchant à expliquer ce qui nous dée, la magie sait aussi s'appuyer sur d'autres piliers, tels que l'histoire (les récits et faits avérés), la science (jouant entre astronomie et astrologie par exemple) ou la médecine (la terminologie ne manque pas : guérisseur, rebouteux, chamane... )

Mieux encore, elle suit l'air du temps et prend les formes que lui offre la modernité : des lettres à l'encre invisible aux divinations pas téléphone, en ant le minitel (3615 Avenir), les liseuses de marc de café ont même leur émission télé !

                                                                        

La sorcellerie a évidemment aussi investi le champs de l'art, notamment visuel (photo, peinture, cinéma) qui se prête à merveille à ce jeu du visible/invisible, du flou, de l'ombre... Les arts vivants le sont pas en reste pour mettre en scène les ambiances mystérieuses, jouer avec les frontières du réel et les arcanes de la folie.

Il est intéressant de noter combien ces liens avec l'au-delà ou entités supérieures sont souvent, pour ne pas dire toujours motivés par des intérêts bien terrestres : l'amour, l'argent, le succès... La sorcellerie pourrait donc bien être le plus vieux métier du monde, avec encore de beaux jours devant lui...

 En marge de l'exposition, le musée propose tout un programme d 'événements autour du thème, au musée et hors les murs : contes, projections, conférences et débats qui invitent le regard de scientifiques, d'artistes, de sociologues...

 

Exposition « J'y crois, j'y crois pas », Magie et sorcellerie

Musée de Bretagne, Les Champs libres, Rennes

du 20 octobre 2017 au 1er avril 2018