Baz'art  : Des films, des livres...
9 juin 2014

Le congrès, la fable animée et futuriste d'Avi Folman:

le congresCela fait près de 5 ans qu'une bonne partie des cinéphiles attendait le nouveau film d'Ari Folman, le réalisateur de Valse avec Bachir, excellent film d'animation unanimement salué par tous ceux qui l'ont vu. Personnellement,  je n'en faisais pas forcément partie car je n'ai pas vu "Valse avec Bachir,"malgré les critiques fort élogieuses,  j'ai eu en effet un peu peur du tryptique documentaire/ animation/ guerre.

Mais je reconnaissais volontiers que ce Congrès présenté lors du Festival de Cannes 2013, sorti en salles début juillet dans les salles, et qui vient de sortir en DVD le 8 avril dernier chez ARP, semblait tout aussi ambitieux que son précédent film, en mélangeant animations et prise de vue réelles.

Il semblait en même temps évoquer pas mal de choses sur le miroir aux alouettes que représente le 7ème art, et notamment cette façon qu'ont Hollywood  de considérer les acteurs comme des produits, qui sont jeté dès que la date de péremption est déé...

Après avoir vu le Congrès en DVD, je dois dire que le pari est à moitié réussi et que j'ai rarement vu un film qui faisse à ce point exploser à mi parcours sa si alléchante première partie.

Cette première partie, avec une Robin Wright en chair et en os qui s'interroge sur sa carrière avec son agent incarné avec une vraie jubilation par Harvey Keitel est particulièrement réussie, en étant à la fois très mystérieuse, superbement filmée et en questionnant comme prévu avec la pertinence et le cynisme adéquats le droit à l'image et la survie du cinéma en prises de vue réelles face à la prolifération du numérique.

Une première partie à la lisière du fantastique (avec notamment le personnage du fils de Robin Wright ,atteint d'une maladie étrange), mais intimiste et centrée sur les dialogues. Paradoxalement, alors que Ari Folman était plus reconnu comme un maitre du film d'animation, c'est lorsque le film devient exclusivement animé  que l'interet du spectateur sombre littérallement.

En effet, après 3/4 d'heure de films, après une scène très étrange et très bien foutue où l'on voit Robin Wright se faire scanner pour que son image puisse être reproduite dans d'autres productions dont elle n'a plus le controle, l'intrigue fait un bon en avant de 20 ans, Robin Wright vieillie de 20 ans mais toujours en chair et en os, arrive au volant d'une Porsche et se rendant à une espèce de congrès d'animation. Pour entrer dans le palais de ce festival, l'actrice doit avaler un produit qui lui donne une apparence de dessin animé.

Et c'est là que les choses, à mes yeux du moins, se sont sérieusement gatées, tant on rentre dans une sorte de délire sous psychotrope encore plus déjanté qu'un film de Terry Gilliam, une heure de délire visuel dans lequel on a énormément de mal à s'accrocher à quelque chose de tangible et de concret.

On comprend vaguement que la société imaginée par le cinéaste permet à l'être l'humain  de se transformer en personnage de cartoon et oubli ainsi une vie pénible dans le réel, il y a indéniablement une vraie inventivité dans ce délire visuel,  mais tout est beaucoup trop confus et manque de consistance pour qu'y s'interesse. On a l'impression qu'il faille avoir fumé pour pouvoir entrer dans le délire du réalisateur.

On ne voit pas du tout ce que Folman veut nous dire et surtout, toutes les belles promesses de la première partie ne sont pas du tout suivies.

Encore une fois, Le congrès s'avère être hélas un film qui me conforte dans mes réticences à l'égard de la science fiction, un film dans lequel je n'ai aucun repère pour m'accrocher à ce monde fantasmé, et cela est d'autant plus rageant que j'étais vraiment immergé dans cette très belle première partie.

Et cela est d'autant plus dommage que la sublime et formidable Robin Wright avait dans cette première partie largement démontré, le contraire de l'idée principale véhiculée par le film, à savoir qu'on peut actrice holywoodienne de près de 50 ans et trouver encore de bien beaux rôles.

Le Congrès - Bande-annonce VOST

Commentaires
B
ah bon? zut j'ai pas trop de souvenirs de la musique...enfin si un peu dans cette fameuse première partie mais après c'est le blackout :o)
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C
En salle en tout cas, ça m'avait fortement impressionnée malgré quelques longueurs. Et quelle musique !
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A
Jai vu Valse avec Bachir, mais j'ai raté ceui-ci, peut être parce que je ne comprenais pas de quoi il s'agissait, j'ai hésité puis j'ai laissé tomber. Je me demande toutefois si j'aurais eu le même ressenti que toi sur le côté barré ou si je me serais laissée porter !
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C
J ai aimé cette volte face et le côté barré et décalé de la seconde partie! Et pourtant ce genre de délire ne me parle pas généralement mais ce film m a vraiment conquis!
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B
oui je sais je pense que Nio et toi seraient bien plus sensibles à ce genre de délire...mais j'ai l'impression que même les moins réticents que moi ont eu un peu de mal...
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