Avant première cinéma : Beginners
Beginners, qui sort ce mercredi 15 juin 2011 dans les salles, est désigné sur son affiche comme « la nouvelle pépite du cinéma indépendant US, après Litlle Miss Sunshine et 500 jours ensemble ».
Or, à part un coté un peu arty, il n’y a pas beaucoup de similitudes entre eux, et il n’est pas sur du tout que Beginners obtienne le même triomphe public et critique que ses glorieux ainés.
En effet, Beginners nous emmêne sur des contrées beaucoup moins solaires que les 2 autres films pré cités, et ceux qui s’attendent à voir une comédie douce amère et originale en seront pour leurs frais, car si l’humour et le décalage sont bien au rendez vous (un chien qui comprend tout ce que les personnages lui disent ; des trouvailles visuelles qui vienent contrebalancer une annonce d’une maladie grave), la tonalité d’ensemble est clairement à la mélancolie et à la dépression.
En effet, Oliver, le personnage principal du film, illustrateur de 38 ans vivant à Los Angeles, traine un mal-être important depuis la mort de son père, et même depuis le coming out de ce dernier, à 71 ans, peu de temps avant sa mort.
Ce rapport à ses parents, sur lequel reviendra très souvent le film grâce à des flash backs étalés sur plusieurs époques, est le ciment qui empeche Olivier de réussir sa vie sentimentale.
Du coup, plus qu’un film d’amour, Beginners nous parle très justement de la transmission filiale et ses conséquences sur les choix de ses enfants. Le fait qu’Oliver verra ses parents vivre 44 ans ensemble sans s’aimer véritablement, et qu’il faudra attendre la mort de sa femme pour que son père vive véritablement sa vie amoureuse, alors que la mort lui tend les bras, ne peut que faire cogiter Oliver.
C’est en plein milieu de ce marasme introspectif qu’il fera la rencontre d’une jeune actrice (jouée par la toujours craquante Mélanie Laurent), qui elle, aussi à des comptes à régler avec ses parents. Du coup, leur histoire, forcément hésitante et maladroite, ne pourra pas ressembler à celles des belles comédies romantiques sans obstacle. Une fois é la séduction du début, comment réussir à vivre ensemble lorsqu’on traine des casseroles trop lourdes pour soi ?
Ce postulat posé, on regrette que le réalisateur n’exploite pas totalement ce sujet, et préfère l’enrober dans un habillage parfois un peu maniéré et qui du coup ne donne pas assez de corps aux personnages.
Du coup, Beginners reste un joli film, pétri de qualités, mais qui ne laissera pas forcément un souvenir impérissable dans les mémoires.