Nuits de Fourvière 2025-Hofesh Shechter – Political Mother : The Choreographer’s : Dancing in the rain
Le danseur israélien Hofesh Shechter a ouvert Les Nuits de Fourvière, à Lyon, ce lundi 2 juin, avec une version concert de sa pièce « Political Mother : The Choreographer’s Cut ». De ce soir-là on se souviendra sûrement longtemps. D'abord parce qu'arrivées pas trop tard pour être bien placées, on a essuyé une pluie drue pendant presque 1h non stop. Jeans trempés, ciré et k-way pas si étanches, chaussettes à essorer, rigoles d'eau à nos pieds et sous nos fesses.
Les arènes, ce soir là, c'était des rangées de tête encapuchées et bien plus de fluo que d'habitude.
On s'en souviendra pour le fou rire, l'impression d'avoir été douchée mais surtout parce qu'Hofesh nous a ouvert les portes de son univers et qu'on s'y est glissé sans réserve, en écarquillant les yeux comme des enfants pour ne pas en perdre une miette.
On se rappellera des musiciens (23) comme suspendus à différents étages de la scène (cordes, percutions, basses) se révélant au public grâce à des jeux de lumière.
Effet waouh immédiat avant même que les danseurs (13) ne rentrent sur scène pour cette pièce jouée ce soir-là comme un concert.

On se remémorera les ages dansées du film En corps de Cédric Klapisch, celui même qui a rendu le nom du chorégraphe Hofesh Shechter plus médiatique en voyant les interprètes lancer leur bras et leurs mains vers le ciel, celui qui nous a peut-être conduit aux arènes ce lundi 3 juin.
On essaiera plus tard de reproduire quelques gestes de ce répertoire chorégraphique si marqué : mouvements répétés sans que la lassitude ne s'installe jamais mais au contraire l'impression d'un envoûtement, bras si souvent tenus en l'air (geste de reddition ? de soumission divine ? de joie ?), pas qui évoque parfois des danses folkloriques, corps traversés par une force qui parait électrique.

On retiendra cette envie de danser malgré le jean trempé et les baskets à éponger, le beau qui serre le cœur mêlé à quelque chose de l'ordre du primal, cette sensation de corps très ancrés dans le sol et en même temps si légers, évanescents, sautillant, faisant cercle, s'alignant ou se dispersant dans des scènes aux ambiances musicales et lumineuses toutes différentes entrecoupées de "cut"brutaux, marque distinctive du chorégraphe.
Hofesh Shechter – Political Mother : The Choreographer’s Cut / Spetacle vu le Lundi 2 juin à 21h30 au Théâtre antique de Fourvière
Rédactrice : Chocoladdict