LE BEAU ROLE : critique du film

William Lebghil nous apparait dans sa facette de doux séducteur pour cette fin d'année : Il est deux fois à l’affiche pour Noël. « Joli Joli », cette comédie musicale dont on vient de parler et « Le beau rôle » sorti une semaine avant et rattrapé après. Et les deux films, particulièrement réussis, sont des comédies qui rendent un bel hommage au cinéma.
William Lebghil y montre à chaque fois qu'il peut etre un séducteur, loin de ses premiers roles dans Soda, Les Mythos ou Premère année, mais pas dans le genre tapageur de certains mâles alpha du septième art.
Dans Le beau rôle, le réalisateur Victor Rodenbach lui a offert le personnage d’Henri, jeune comédien de théâtre qui a jusqu’ici été seulement dirigé par sa compagne Nora (Vimala Pons)
. Lorsqu’il obtient un rôle pour donner la réplique à la star de cinéma en vogue, François (Jérémie Laheurte), il tente de mener la pièce et le tournage de front, sans y parvenir. Leur amour va-t-il résister à ce changement de cap et à la jalousie qui peut en résulter ?

Même si le milieu du cinéma et du théâtre est y joliment trousé, Victor Rodenbach nous emmène sur un sujet qui est proprement universel : la difficulté de s’aimer dans la durée quand la vie ou le travail vient vous mettre des bâtons dans les roues
Ici, il s’agit plutôt d’un cadeau empoisonné puisque, alors qu’ils mettent en place leur nouveau spectacle, Henri se voit offrir pour la première fois un beau rôle pour le cinéma. Alors que son rêve d’acteur est en train de se concrétiser, son couple risque de s’effondrer.
William Lebghil et Vimala Pons forment un duo qui fonctionne à merveille, on croit en leurs sentiments ce qui nous rend d’autant plus triste lorsque la séparation devient incontournable.

Tout en brossant une savoureuse peinture, par petites touches impressionnistes, des milieux dissemblables du théâtre et du cinéma, il montre la difficulté à faire coexister l'amour et le travail, en même temps qu'à trouver son épanouissement individuel dans la relation à l'autre.
Fin, drôle, touchant, moderne, ce beau rôle n'est hélas pas très visible en salles ( sur Lyon, le comoedia était le seul à le projeter, pendant une semaine et sur une seule séance) alors qu'il procure un véritable plaisir de cinéma, tellement loin des Jamais sans mon psy et autres les boules de Noel...